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Selon une étude publiée dans la revue Viruses, dix plantes médicinales se sont révélées efficaces contre le SRAS-CoV-2.

Nos ancêtres utilisaient diverses plantes à des fins médicinales pour lutter contre les agents pathogènes et les maladies infectieuses. Les molécules d’origine végétale peuvent attaquer les virus en agissant sur différents aspects de leur processus d’infection. Une étude scientifique publiée dans Viruses, un éditeur de revues scientifiques en libre accès, fournit des preuves scientifiques pour élucider l’effet de 10 plantes différentes contre le SRAS-CoV-2, ouvrant la voie à des études plus approfondies pour réexaminer les extraits d’origine végétale, riches en dans des composés bioactifs, dans des évaluations cliniques plus avancées pour identifier leur impact sur les patients souffrant de COVID-19.

25 extraits de 8 plantes différentes

Les chercheurs savent que les herbes et les composés naturels peuvent inhiber les voies du coronavirus/protéine hôte. En fait, il a été démontré que 45 plantes possèdent une puissante activité antivirale contre la grippe et les virus liés à la dermatologie (par exemple les virus de la varicelle, de la variole du singe et de l’herpès simplex). De même, après avoir examiné 25 extraits de 8 plantes différentes, Ancistrocladus heyneanus, Bacopa monnieri, Plumeria alba et Cucurbita maxima ont montré une activité antivirale contre les virus du chikungunya et de la dengue. Plus précisément, les composés bioactifs naturels tels que les terpénoïdes, les flavonoïdes, les phénols, les alcaloïdes, etc., ont prouvé leur fort potentiel antiviral contre les particules du SRAS-CoV-2.

Troubles inflammatoires

L’infection par le SRAS-CoV-2 est associée à des troubles inflammatoires et, dans les cas extrêmes, au développement d’un stress oxydatif. De ce fait, les propriétés anti-inflammatoires des plantes naturelles peuvent atténuer ces complications.
Les flavonoïdes (par exemple la quercétine, les catéchines et leurs dérivés) sont connus pour leur activité antioxydante et antivirale. La plupart de ces molécules sont efficaces contre les virus enveloppés et peuvent inhiber le SRAS-CoV-2. De plus, les herbes médicinales sont largement utilisées pour renforcer l’immunité contre le Covid-19, en particulier à un stade précoce de la maladie, en raison de la présence de molécules bioactives, notamment de vitamines et de minéraux essentiels.

Empêcher l’entrée du virus dans la cellule hôte

• Ginkgo Biloba est une plante médicinale largement connue pour ses propriétés phytothérapeutiques et pharmacologiques. En fait, les extraits de G. biloba (GBE) régissent divers composants bioactifs collectés à partir de ses feuilles vertes séchées. Plus précisément, les extraits comprennent des flavonoïdes (quercétine, kaempférol et isorhamnéine), des biflavones (sciadosité et ginkgetine), des terpènes trilactones (ginkgolides et bilobalide) et des alkylphénols (acides gingulo-(GA)). Ces molécules sont responsables des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et antivirales de la plante.
• Curcuma long. Cette plante appartient à la famille des Zingibéracées et a de nombreuses utilisations, telles que les teintures textiles, la phytothérapie et les produits alimentaires. La curcumine possède des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, antibactériennes, antivirales, antifongiques, antithrombotiques et antiprolifératives.
• Artémisia annuelle est une plante herbacée annuelle utilisée comme épice alimentaire, tisane et plante médicinale. Il est décrit comme ayant des propriétés antihyperlipidémiques, antiplasmatiques, anticonvulsivantes, anti-inflammatoires, antimicrobiennes, anticholestérolémiantes et antivirales. Plusieurs composants bioactifs ont été identifiés chez A. annua, tels que les sesquiterpènes comme l’artémisinine, l’artéannuine B et l’acide artémisinique. Les artémisinines sont connues pour leur activité antivirale à large spectre. Ces composés bioactifs naturels pourraient empêcher l’entrée du virus SARS-CoV-2 dans la cellule hôte. De plus, la quercétine inhibe le système réinune-angiotensine (RAS).
• Nigelle sativa hcar il a été utilisé historiquement pour traiter diverses maladies, notamment l’asthme, le rhume, les maux de tête, la congestion nasale et bien plus encore. N. sativa est une excellente source de métabolites secondaires qui pourraient lutter contre l’infection par le SRAS-CoV-2 et réduire ses complications symptomatiques.
• Zingiber officinale, également connu sous le nom de gingembre, est une plante appartenant à la famille des Zingibéracées qui est couramment utilisée comme ingrédient frais en cuisine ou comme traitement à base de plantes en médecine traditionnelle. Le gingembre contient une variété de composés bioactifs, parmi lesquels les composés phénoliques et terpénoïdes sont les ingrédients les plus intéressants. Les terpénoïdes extraits du gingembre contiennent du zingibéréne, du bisabolène et des curcumides, tandis que ses composés phénoliques sont principalement représentés par des gingérols, des shogaols et des composés dérivés du gingérol comme la zingérone. Le gingembre possède une multitude de propriétés, notamment des activités antioxydantes, anticancéreuses, anti-inflammatoires et antivirales, ce qui en fait un ingrédient populaire en phytothérapie.
• Allium sativum, également connu sous le nom d’ail, est une plante bien connue aux feuilles vertes longues et plates. Leurs bulbes sont aromatiques et souvent utilisés dans la cuisine du monde entier. L’ail a un effet anti-inflammatoire élevé grâce à la présence d’une grande variété de molécules bioactives sulfatées. Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, l’importance de cette propriété réside dans l’inhibition de la tempête de cytokines par différents mécanismes. Premièrement, les extraits méthanoliques d’ail noir vieilli inhibent la production de PGE2 et de cyclooxygénase. En 2022, une étude de docking moléculaire in silico a été réalisée pour cribler différents composés extraits de l’ail susceptibles d’attaquer le virus SARS-CoV-2 en ciblant les molécules pro 3CL.
• Cannelle verum, également connue sous le nom de cannelle, est souvent utilisée comme épice dans la cuisine et dans d’autres produits tels que le dentifrice. Il est également utilisé en pharmacie et en médecine traditionnelle depuis des décennies. Comme la plupart des plantes mentionnées dans cette revue, la cannelle est également riche en composés bioactifs qui confèrent la capacité de guérir de nombreuses variétés de maladies. La cannelle possède de puissantes propriétés antivirales contre de nombreuses particules différentes. Cela suggère que ces molécules ont le potentiel d’empêcher le virus SARS-CoV-2 de se lier à la cellule, réduisant ainsi son infection cellulaire. Il est également connu pour ses activités antidiabétiques et antiathéroscléreuses.
• Rosmarinus officinale, également connu sous le nom de romarin, est une plante de la famille des Lamiacées. Les extraits de romarin sont riches en composés bioactifs en raison de leur teneur en polyphénols et en huiles essentielles. Plusieurs études ont montré que ces composés sont de bons piégeurs de radicaux libres, notamment contre les lipides et les hydroxyles actifs, conduisant à leur stabilisation. Le romarin pourrait être un candidat potentiel pour lutter contre l’accumulation de radicaux libres qui se produit lors de l’infection par le SRAS-CoV-2. Une analyse d’amarrage moléculaire a été réalisée pour évaluer l’affinité de liaison de 30 composés extraits du romarin à la protéase principale du SRAS-CoV-2 par rapport au remdesivir et au favipiravir comme contrôles positifs. Les études suggèrent la possibilité d’utiliser le romarin comme inhibiteur et antagoniste du cycle de vie du SRAS-CoV-2 en perturbant sa réplication à l’intérieur de l’hôte. On pense que les propriétés anti-inflammatoires et analgésiques du romarin aident à réduire les symptômes du Covi-19 en réduisant les cytokines et les sensations douloureuses.
• Taraxacum officinale, autrement connu sous le nom de Pissenlit, présente une multitude de bienfaits pour le corps humain. Les pissenlits peuvent avoir des propriétés antioxydantes, anti-obésité, antidiabétiques, antibactériennes et antivirales. En ce qui concerne l’infection par le SRAS-CoV-2, des composés de haut poids moléculaire extraits avec de l’eau des pissenlits ont montré une efficacité contre les protéines de pointe D614 et ses différents mutants (D614G, N501Y). Par exemple, il arrête l’interaction entre les protéines virales S et les récepteurs ACE2 sur les cellules rénales et pulmonaires humaines, inhibant ainsi l’adhésion et l’internalisation virales, qui sont des étapes essentielles du cycle de vie viral.
• Origanum vulgare, également connue sous le nom d’origan, est une plante commune appartenant à la famille des Lamiacées. Étant donné que les effets des extraits de plantes sont plus larges et impliquent de multiples stratégies de lutte contre le Covid-19, l’origan pourrait détenir la clé d’un moyen potentiellement puissant de prévention de l’infection par le SRAS-CoV-2 en perturbant son cycle de vie viral.

Plus puissant que les drogues synthétiques

En conclusion, écrivent les signataires de l’étude, étant donné que ces 10 plantes contiennent des composés bioactifs distincts aux propriétés in vitro significatives et aux bénéfices remarquables pour la santé humaine, il est possible de prévenir l’infection par le SRAS-CoV-2 et de réduire ses manifestations symptomatiques en consommant l’un des ces 10 plantes à la dose recommandée. La diversité des molécules bioactives entre les différentes plantes exerce simultanément divers effets par différents mécanismes, ce qui la rend plus puissante que les drogues synthétiques conventionnelles. Néanmoins, des études complémentaires sont nécessaires pour mettre en évidence l’efficacité clinique de ces extraits et identifier leurs effets secondaires possibles sur les patients, notamment ceux présentant des comorbidités et prenant plusieurs médicaments conventionnels.

Jean-Marc Sabatier : « Quelques plantes d’intérêt ».

« La phytothérapie traditionnelle offre des bienfaits remarquables pour la santé, car certaines plantes sont capables de prévenir les infections microbiennes ou de limiter la progression des maladies.
certaines plantes sont capables de prévenir les infections microbiennes ou de limiter la progression de symptômes invalidants par différentes voies mécanistiques, avec des effets secondaires minimes ou nuls ou inexistants », explique Jean-Marc Sabatier, docteur en microbiologie cellulaire. Quelques plantes d’intérêt contre l’infection par le Sars-CoV-2 et le Covid-19 sont détaillées ci-dessous. Il serait donc souhaitable d’étudier des extraits végétaux bioactifs spécifiques en vue d’évaluer ou de démontrer leur impact sur les personnes souffrant des différentes pathologies du Covid-19.
Plantes et champignons (et leurs extraits) d’intérêt pour soulager ou traiter les pathologies Covid-19 sont (liste non exhaustive) : Artemisia annua (armoise annuelle), Ginkgo biloba (Reynoutria japonica (renouée du Japon), Nigella sativa (cumin noir), Aloe vera ( Aloès de la Barbade), Curcuma longa (curcuma), Zingiber officinale (gingembre), Allium sativum (ail), Rheum rhabarbarum (rhubarbe), Rhamnus cathartica (nerprun), Rhamnus frangula (bourrache), Cassia senna (séné), Glycyrrhiza glabra (réglisse ), Panax ginseng (ginseng), Labiatae Ravintsara ou Cinnamomum camphora (camphre de Madagascar), Camellia sinensis (thé vert), Schisandra sinensis (Schisandra), Berberis aristata (berbérine ou épine-vinette), Ganoderma lucidum (reishi), Ashwagandha (ginseng indien) , Cinnamomum verum (cannelle de Ceylan), Rosmarinus officinalis (romarin), Taraxacum officinale (pissenlit), Origanum vulgare (origan), Urtica dioica (ortie), Olea europaea (feuilles d’olivier) et Cannabis sativa (huile de chanvre ou cannabidiol).