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Titre exacte donné par le journal était: À l’approche du congrès LR, les ambitions de Wauquiez et l’ombre de Retailleau
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Laurent Wauquiez semble dans son élément. À L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), ce mercredi 29 février, le chef de file des députés Droite républicaine (DR) à l’Assemblée nationale fait campagne. Au côté du député Vincent Jeanbrun, ancien maire de la commune aujourd’hui député du Val-de-Marne et porte-parole du groupe, l’Auvergnat donne le change. Rencontre avec les élus locaux, discussion avec des agents de la police municipale et visite d’une nouvelle école, l’invité du jour se laisse guider. « J’aimerais vous entendre messieurs », sourit-il à plusieurs policiers lors d’une démonstration de drones dans un gymnase flambant neuf.
Il faut dire que celui qui rêve de la présidentielle a l’habitude. Missionné en septembre dernier par la direction collégiale du parti (composée de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, du député européen François-Xavier Bellamy, du maire du Touquet Daniel Fasquelle, et de la députée des Alpes-Maritimes Michèle Tabarot), l’ancien porte-parole du gouvernement sous Nicolas Sarkozy parcourt la France depuis maintenant quatre mois, à la rencontre des fédérations locales du parti.
Son objectif ? Prendre le pouls des militants locaux et comprendre leurs revendications afin de refonder un parti à l’agonie depuis le départ tonitruant de son ex-président Éric Ciotti, désormais aux côtés de Marine Le Pen avec son propre parti À droite !. Ce mercredi 5 février à la maison de la Chimie (7e), l’ancien ministre doit rendre ses conclusions en bureau politique, avant un congrès prévu au printemps prochain.
« Est-ce que je pourrais avoir quelques notes », glisse le Républicain à une élue venue lui faire part de son regard sur la situation du parti. « Ça m’intéresse beaucoup », lâche-t-il à un autre au cours de la visite. À l’écoute, celui-ci échange avec chaque élu municipal venu le rencontrer. « Laurent ne vient pas cinquante minutes. Quand il se déplace, il prend vraiment le temps », loue-t-on dans son entourage.
Du changement de nom, à la réécriture des statuts en passant par l’élaboration d’un nouveau programme… Laurent Wauquiez promet de « tout changer ». « On ne sait plus ce que défend la droite », se désole-t-il devant quelques journalistes dans le réfectoire du groupe scolaire Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz. « Refonder, c’est se demander ce qu’est l’ADN de notre parti », confie l’intéressé qui plaide pour une droite « à la fois populaire, ferme sur le régalien, mais qui est aussi sociale ».
La menace Retailleau
On en viendrait presque à croire que Laurent Wauquiez, costume bleu nuit et cravate bien ajusté, est déjà le nouveau président du parti. Celui-ci a des projets, des envies et compte bien les mener à terme. Reste que l’élection n’a pas encore eu lieu. Elle n’est même pas encore programmée. Et les candidats ne sont pas tous sortis de l’ombre.
À LIRE AUSSI En coulisse, un duel au sommet entre Retailleau et WauquiezSi l’ex-président de région faisait jusque-là figure de favori pour prendre la tête du parti, une menace se dessine de plus en plus au-dessus de sa tête. Dans les rangs de la droite, certains pensent depuis peu à un autre profil pour redynamiser le parti : Bruno Retailleau. Avec ses nombreuses prises de position médiatiques, le ministre de l’Intérieur bénéficie depuis son arrivée à Beauvau d’une popularité grandissante. Dans de nombreuses enquêtes d’opinion, il se hisse même comme l’une des personnalités de droite les plus appréciées.
Duel fratricide
Dans ce contexte, plusieurs proches du Vendéen l’incitent à se lancer dans la course au parti. Si l’intéressé laisse planer le doute, certaines sources indiquent qu’il réfléchit très sérieusement à l’opportunité d’une candidature. De quoi, dans une telle perspective, déclencher un duel fratricide ?
Conscient du danger grandissant, Laurent Wauquiez cherche à désamorcer. « Ma première obsession, c’est d’éviter la guerre des chefs, qui est quand même un peu la spécialité de la droite », a plaidé Laurent Wauquiez auprès du Point lors de son déplacement à L’Haÿ-les-Roses. « La pire manière de refonder la droite, c’est de commencer par la question du chef. Pour qu’il y ait un candidat naturel, il faut qu’il y ait un programme et une équipe. »
Pas de guerre des chefsLaurent Wauquiez
Quelques heures plus tard, à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), devant 250 militants venus l’écouter, Laurent Wauquiez a abondé une nouvelle fois en ce sens. « Pas de guerre des chefs », a-t-il imploré devant son auditoire « J’aurai besoin de vous pour imposer cette unité dans notre famille. »
Dans la salle, les militants sont à l’écoute, mais ne cachent pas leur appréhension. Encore traumatisés par les batailles des primaires, tous redoutent de voir le scénario se reproduire. « Il faut une union de la droite pour n’avoir qu’un seul représentant », espère Sylvain, militant depuis dix ans. « J’espère qu’il n’y aura pas de bagarre interne », redoute Benoît, un autre militant encarté LR.
En cette soirée, chacun a été conquis par le discours de « bon sens » délivré par Laurent Wauquiez. Entre « la menace pour la France » que représentent Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise, son appel à faire barrage à Louis Boyard – battu au second tour des de l’élection municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges –, son souhait de couper dans les dépenses publiques ou encore sa volonté de fermeté sur la sécurité et l’immigration, le chef de file a marqué des points. « Il parle bien, il est super », s’exclament deux militantes de plus de 70 ans, jus de fruit à la main.
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Au fil des discussions cependant l’ombre de Bruno Retailleau ne peut s’empêcher de ressurgir. « Je suis content qu’il prenne enfin la lumière, il le mérite », confie un militant. « C’est vrai qu’il y a d’autres chefs que Laurent », euphémise un autre tandis que, quelques mètres plus loin, un sexagénaire reconnaît, « Wauquiez n’a peut-être pas l’aura qu’il faut. »
Inquiets pour l’avenir du parti, André et Édith, un couple venu assister à l’événement, résument l’état d’esprit. « Qu’ils se mettent d’accord et aillent ensemble dans la même direction ». Les militants seront-ils entendus ?
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